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“Approchez-vous dont jeunes brigands, pour écouter le récit de la création de ce monde si sombre. Toi là, jeune Lurigadawne, pose ces lames et vient profiter de cet instant! Et toi, jeune Cluri, arrêter de jouer des tours aux autres et rejoins-nous!” Alors que certains répondaient à sa demande, beaucoup restaient en arrière, l’air provocant, attendant de voir s’il oserait relever le défi qu’ils venaient de lui lancer, silencieusement, par leurs regards. “Aloooors, comme ça vlà qu’on veut un peu de bagarre hein?” dit l’ancien, parlant “à l’ancienne”, chose qu’il avait coutume de faire lorsque montait sa colère. Prenant le bâton qui était accroché à son dos, il cria “C’est dont bien d’la baguarre qu’vous aurez!” Le plus jeune Luchorpán sourit, impatient, alors qu’il comptait leur nombre, six s’il ne s’était pas trompé, bien plus qu’assez pour venir à bout de ses années de sagesse et de pouvoir. Ils sortirent aussi leurs armes; large panel de bâtons, d’épées et de baguettes naturellement courbés ou gravés. Le plus âgé d’entre eux se leva, gonflé de tout son orgueil, et lança, “Nous sommes prêts cher ancien. Nous avons fait assez de duels ensemble pour connaître toutes tes ruses. Aujourd’hui, il est temps de payer ! Beaucoup d’entre nous ont des comptes à régler et une culottée à se faire rembourser !” En réponse, l’ancien sourit et leur dit calmement, “Il est vrai que nous avons, pour beaucoup, combattus lors de beaux duels, et pourtant, j’ai encore un vieux tour dans mon sac, que je gardais pour un jour tel que celui-ci.” Écoutant ses mots, la confiance des plus jeunes chancela, mais ce ne fut pas le cas des plus vieux, “Les mots ne nous font pas peur, nous sommes plus que prêts pour n’importe quel tour que vous nous avez préparé!” “L’êtes-vous vraiment?”, répondit l’ancien, un éclat dans le regard. “Alors préparez-vous à…. ça! Ehindbay Ouya!” Récita-t-il alors, remuant la tête de manière presque imperceptible. Les jeunes hommes étaient totalement surpris par ces mots, prononcés dans un dialecte qu’ils ne connaissaient pas. Etait-ce un nouveau sort? Levant leurs têtes vers l’ancien, ils ne virent aucun signe de magie. “Est-ce un piège cher ancien?” Lui demanda alors le plus jeune, fanfaronnant, “ou bien auriez-vous perdu vos pouvoirs?” Ecoutant ces paroles, l’ancien s’assit alors et leur dit, “Je ne suis pas encore aussi vieux, mais si vous aviez mon âge vous auriez alors compris que je vous ai dit de regarder derrière vous”. Ayant plus d’un sourcil poilu relevé, l’assemblée des six jeunes se retourna alors, contemplant six autres personnes plus âgées et armées de bâtons. Les autres sourcils se levèrent alors pour se joindre aux premiers, tous aussi surpris, alors que les bâtons vinrent s’écraser sur leurs crânes. BAAM! Assez dur pour leur faire une jolie bosse, les coups qu’ils reçurent tous n’étaient néanmoins pas assez fort pour leur faire trop de mal. Bien sonnés, les six petits provocateurs s’affalèrent sur le sol. “Mes jeunes enfants, la magie n’est pas la seule manière pour piéger une personne. Nos esprits peuvent aussi être une arme redoutable si bien utilisés. Maintenant, qui souhaite commencer la récit?” Souriant, l’un des plus jeunes Cluri commença alors à parler, en chantonnant.
Avant le perçage du Voile, vivaient deux enfants, un frère et une soeur, nommés Gadai et Angha. Orphelins, déjà bien avant la catastrophe, ils étaient inséparables. Gadai était à la fois un frère et un père pour sa petite soeur. Il les maintenait et arrivait à subvenir à leurs besoins en devenant l’un des plus grands brigands de son temps. Même si tout le monde connaissait la nature de ses activités, il s’attachait rigoureusement à un code moral. Premièrement, ne voler qu’à ceux pouvant se permettre de perdre quelque chose. Deuxièmement, ne jamais tout ramasser. Enfin, toujours partager avec ceux qui sont réellement dans le besoin. Il était aussi connu pour jouer des tours de temps à autre, certains d’entre eux étant bien amusant, même pour les victimes, et ils ne faisaient jamais de mal. Ils avaient une vie agréable, bien que relativement normale, et Angha et lui étaient heureux. Gadai était aussi respecté qu’un voleur pouvait l’être, et ils vivaient dans une petite maison, sur un colline, contemplant toute la ville en-deçà. Alors qu’ils grandissaient et qu’Angha était à l’aube de l’âge adulte, la première tempête éclata dans leur région. Ils furent chanceux, la tempête épargnant leur foyer, mais tout le monde n’eut pas cette chance. Ce phénomène se répéta pendant plusieurs années, les tempêtes s’abattant sans relâche sur le monde, et ceux qui furent autrefois ses amis commencèrent à se demander pourquoi sa maison était toujours sauve et à l’abri de la malveillance. La surprise devint de la suspicion, et la suspicion de la jalousie. Après que la première Malveillance eut frappé, la jalousie devint de la haine, car, une fois de plus, son foyer fut épargné.
Lors d’une nuit épouvantable, quelques personnes se rassemblèrent sur ce qu’il restait de la place du village. Un raz-de-marée d’émotions, qui plus est bien arrosé, effaça ce qui leur restait de sens commun, et ces quelques personnes devinrent alors une foule en colère. Criant justice, blâmant le jeune homme pour leur infortune, ils ne voulaient qu’une chose, lui infliger autant de maux qu’ils en avaient souffert, comme si cela effaceraient les leurs, oubliant alors ce qu’était la justice que tant ils réclamaient. Cette soif de vengeance fut relancée par certaines des “victimes” des tours de Gadai. Ils voyaient là une chance de récupérer ce qui leur fut un jour volé, et ils ne comptaient pas la laisser passer. Se forgeant des torches avec tout ce qu’ils purent trouver, ils se mirent en marche, appelant tout le monde à se joindre à eux alors qu’ils traversaient le village. De loin, ils paraissaient une traînée de flammes, s’allongeant et fur et à mesure qu’ils approchaient de la maison de Gadai et Angha. Quand ils l’eurent atteinte, ils l’attaquèrent comme leurs ancêtres auraient attaqués la forteresse de l’oppresseur. Ce n’était pas une grande villa comme celle des riches, Gadai ayant partagé ses richesses, mais c’était la seule maison restée intacte. La foule demanda aux frères qu’elle était leur secret. Gadai n’ayant pas de réponse à leur fournir, ils entrèrent de force dans la maison s’exclamant “Pour le bien du village !”. Ils bannirent les frères, les menaçant de mort s’ils revenaient au village. En réalité, il n’y avait rien de particulier avec cette maison ou ses habitants, simplement de la chance.
Privés de maison et d’amis, Gadai et Angha trouvèrent refuge dans une grotte des collines proches. Ils savaient que cela ne les protégerait pas des Tempêtes du Voile, mais au moins ils étaient au sec. Leur expulsion énerva Gadai et il se maudit d’avoir été assez idiot pour aider les autres au lieu de sa soeur et lui. Il jura de se venger dix fois de la cruauté des villageois. Sa soeur aussi était scandalisée; mais elle excusait les actions de leurs assaillants, pensant que cela venait surtout de leur peur et de la faiblesse humaine; protégeant ainsi son âme de la colère comme celle qui remplissait Gadai. Elle espérait qu’avec le temps elle pourrait calmer la colère de son frère, et qu’un jour ils trouveraient un autre endroit, peut être meilleur, qu’il pourrait appeler maison. Angha y croyait de tout son coeur, elle avait une âme juste, et ses parents avaient eu une bonne intuition en la nommant ainsi.
En ces temps s’abattaient très régulièrement les tempêtes du Voile, bien souvent accompagnées de Malveillances, toutes aussi terrifiantes à voir. La tempête de cette nuit-là fut l’une des pires dont on put se souvenir; illuminant le ciel comme jamais. Elle arriva en premier lieu sur le village, le nivelant, tout comme toute la région, y compris la maison prise à Gadai et sa soeur. La colère de la tempête atteignit la grotte ou se réfugiaient Gadai et Angha, alors blottis l’un contre l’autre pour se donner un peu de chaleur et de sécurité. Gadai serrait sa soeur contre lui, l’entourant de ses bras, espérant ainsi servir de bouclier pour la protéger. Malheureusement, cela n’était d’aucun secours. La tempête atteignit la cave, et Angha commença alors à convulser, avec les prémices du “Changement”. Les effets des tempêtes du Voile, comme les Malveillances, ne sont prévisibles que dans leur imprévisibilité. Parfois, et cette fois ci en faisait partie, de bonnes personnes sont transformées, et d’autres épargnées. Alors que Gadai serrait sa sœur encore plus fort, il put sentir son changement. Elle criait, réalisant ce qui était en train de lui arriver. Mais, alors que la transformation se terminait, ses cris se turent. Elle devint une abomination, sans émotion ni expression. Gadai continuait de la blottir, espérant inverser le phénomène. Il pria Dieu, les anciens dieux de son peuple, et les tempêtes elles-mêmes, mais le Changement continuait, inexorablement. Il la serra, alors même que ses mains devinrent des griffes, lui arrachant la chaire. Il refusait de baisser les bras, saignant de ses blessures et morsures, lui susurrant ô combien il l’aimait, et que tout irait bien. Puis il sortit sa dague, et dans un geste presque tendre, lui trancha la gorge. Alors que sa vie et la lueur de ses yeux encore humains la quittaient, il crut entendre un “je t’aime”, bien qu’il la savait incapable de penser, et encore moins de former ces mots. Ce n’était plus qu’une abomination, et tout ce qui pouvait rester de sa soeur avait été emporté par la tempête. Lorsque se termina son agonie, il la déposa sur le sol, berçant tendrement sa tête, tel qu’il le faisait à son plus jeune âge. Fou de rage, emplit de tristesse, il sortit de la grotte, bravant la tempête de le transformer, suppliant les forces de l’univers de lui donner la force de se venger de ceux qui avaient causé la mort de sa soeur. Lorsque la Malveillance prit fin, il était encore lui-même, bien qu’il sentit une différence qu’il ne put définir.
Il passa les décennies suivantes à assouvir sa soif de vengeance. Il volait comme jamais, sans se soucier des besoins des autres. Le vol était devenu pour lui le moyen de punir le monde pour sa perte. Et plus il volait, plus la tempête influait sur son corps. Il commença à rapetisser, l’aidant à mieux se cacher et se faufiler dans les foyers et petites ouvertures. Ses yeux aussi changèrent, reflétant les couleurs des richesses à sa portée, qu’il pouvait sentir tel un prédateur chassant sa proie. Sa capacité à crocheter et éviter les pièges grandissait, et il finit par amasser un énorme trésor dans sa nouvelle cachette. Il était incapable de retourner dans la grotte qu’il avait un jour partagée avec sa soeur. Ses tours, qui auparavant amusaient, étaient maintenant calculées pour causer grands maux à ses victimes. Mais rien de tout cela n’arrivait à le satisfaire, et son humeur s’assombrissait, comme pouvait en témoigner ses traits, son visage se masquant tel un avertissement à quiconque souhaitant l’approcher. Cependant, il se rendit compte qu’il pouvait aussi changer de forme à souhait. Alors que ses pouvoirs grandissaient, il gagna de nouvelles capacités de ruse qu’il mit à profit rapidement.
Une nuit d’hiver, il s’introduisit dans la maison d’un riche marchand. Rampant lentement de pièce en pièce, volant tout ce qui passait à sa portée, il finit par arriver dans une chambre où dormait une petite fille, la plus jeune de la famille, qu’il observa, lui trouvant des traits proches de ceux de sa soeur. Pas assez pour les confondre, mais assez pour éveiller en lui des sentiments depuis longtemps enfouis au plus profond de lui. Repoussant cette sensation, il commença à lui voler ses bijoux d’une richesse relative, c’est alors, ainsi que l’eut voulu le destin, qu’une tempête du Voile gronda. Et cette maison était son point culminant. Sentant toutes les forces se faufiler dans le foyer, Gadai sut qu’il était temps pour lui de partir, et il se faufila rapidement vers une ouverture. Alors qu’il se penchait pour sauter vers la rue en contrebas, la tempête réveilla la jeune fille. Elle cria lorsqu’elle le vit et réalisa en même temps que la tempête faisait rage. Son cri, empli de désespoir, n’était pas sans lui rappeler celui que poussa sa soeur lors que leur dernière nuit, et il traversa alors son âme telle une flèche, le faisant hésiter un instant. Cela fut assez long pour qu’une personne réponde à son cri. La porte s’ouvrit violemment, laissant place à une abomination à peine transformée, qui s’élança alors vers la jeune fille. Que ce fut son frère, sa mère où son père importait peu, une seul chose comptait pour le monstre, tuer. Gadai réagit rapidement, tentant de protéger la petite. Encore une fois, il mit son corps en écran, sur le chemin de la mort, tout en sachant pertinemment que cela ne ferait pas grand-chose. Malgré tous ses pouvoirs, il n’était pas un guerrier, et le monstre, créature de la tempête, était au comble de sa force. La serrant fort, il refusa de la laisser partir, alors même que l’abomination le lacérait, ouvrant des blessures depuis longtemps cicatrisées. Il sentait sa force, et sa vie même le quitter, petit à petit, alors que la tempête culminait. Ses pensées le transportèrent dans son ancien vrai foyer, des années en arrière, dans la cave abandonnée. L’abomination, qui frappa alors pour le coup fatal de ses griffes acérées, ne trouva qu’air, et cria de toute sa frustration.
Gadai se réveilla, de retour dans la cave où il avait trouvé refuge avec Angha, près d’un feu le réchauffant. Il vit que ses vêtements avaient été lavés, tout comme ses blessures. Il regarda tout autour de lui, se frottant les yeux, presque collés, comme s’il avait dormi pendant plusieurs jours. Il trouva alors une jeune fille, assise au coin du feu. Il eut alors l’impression que tout ceci n’avait été qu’un cauchemar, et que sa soeur se trouvait là, à ses côtés, et son coeur s’emplit de joie. Mais avant qu’il n’eut prononcé son nom, il toisa la fillette et vit qu’elle n’était pas celle qu’il croyait. Cette personne était belle et bien morte. Elle s’approcha de lui et le remercia chaleureusement de lui avoir sauvé la vie, lui disant qu’il était son héros, lui promettant qu’un jour elle se marierait avec lui. Mais ces mots n’apportèrent aucun réconfort au pauvre Gadai. Il ne voulait pas les écouter. Il était laid, aussi bien à l’extérieur qu’en son intérieur, déformé par les tempêtes et ses propres actions. L’amour ne lui était d’aucune utilité, surtout dans un monde tel que celui-ci, sans aucune valeur. Il se moqua d’elle, mais elle lui répondit simplement, lui baisant la joue, “Les hommes sont toujours les derniers a s’en rendre compte.” Lorsque ses blessures furent toutes soignées, il la reconduit dans son village, la laissant entre les mains d’un des anciens, sa famille ayant été décimée par la tempête. Elle se laissa faire, mais lui répéta de nouveau sa promesse. Les villageois, écoutant cette conversation, furent tous choqués, Gadai étant, bien que loin d’une abomination, relativement repoussant.
Durant les années qui suivirent, Gadai garda un oeil sur la jeune fille. Il s‘assurait qu’elle ne manquait de rien, et que personne ne pouvait la blesser. Il vit comment elle grandit et devint une femme. Elle avait une bonne âme, aidant tout ceux étant dans le besoin, et était aimée de tout son village. Il vit aussi comment s’approchaient tous ses prétendants, jusqu’au jour où l’un d’entre eux, particulièrement beau, et riche, lui coupa l’herbe sous les pieds. Ils riaient de bon coeur alors qu’il la courtisait, et chaque jour qui passait emportait avec lui un petit bout du coeur de Gadai. Il réalisa à quel point il avait caché ses sentiments, même à lui-même. Il savait qu’il s’était permis de l’aimer, et d’espérer secrètement qu’un jour ils se marieraient. Lorsqu’il n’en pu plus, il retourna dans sa grotte, pour, une fois de plus, maudire l’humanité entière.
Gadai se coucha en pensant à sa vengeance, voulant récupérer l’amour de la jeune fille, blâmant le monde entier pour son sort. Cependant, il sentit, cette fois, qu’il ne pouvait ressentir cette passion qui un jour l’avait animé. Des pensées et des sentiments perdus depuis longtemps l’envahirent lui faisant voir qu’il était maintenant impossible pour lui de se venger d’elle, ou de quiconque. Le Gadai qui avait fait ces choses était mort le soir où il avait sauvé la jeune fille. Il se souvint alors de son code, et se jura qu’il redeviendrait l’homme bon qu’il avait été. Même si la fillette, maintenant femme, l’avait abandonné, il serait maintenant l’homme qu’il aurait toujours dû être. Ces pensées le réconfortèrent, et il s’endormit, dormant d’un sommeil paisible qu’il n’avait ressenti depuis de longues années. A son réveil, cet homme était de retour, et il employa ses talents à aider ses prochains, même s’il sentait, en son for intérieur, qu’un bon petit tour de temps à autres ne ferait pas de mal. Il quitta sa cave, pleine de rancoeurs et de souvenirs horribles, pour ne plus jamais y retourner.
Plusieurs années passèrent, et il se tint à la promesse silencieuse qu’il s’était fait. Des histoires faisaient le tour de la région, narrant les prouesses d’un voleur malicieux et bon. Les gens qui étaient dans le besoin trouvaient de la nourriture et toutes autres choses utiles en leur foyer, et ceux conduits par le mal et l’avarice voyaient leurs richesses étrangement s’amenuiser. Après une aventure particulièrement “riche” en émotions, Gadai alla se coucher, pensant à la journée suivante et ses prochaines actions. Rêvant profondément, il fut réveillé par un doux parfum, embaumant sa nouvelle grotte. Un met délicieux était en train d’être cuisiné près de lui. Se frottant les yeux, il vit la jeune femme assise auprès du feu. Pétrifié, et ne sachant pas comment réagir, il essaya de prononcer un salut discret, mais avant même qu’une syllabe n’échappe de sa bouche, la demoiselle s’approcha et l’embrassa. “Il m’aura fallu du temps pour te retrouver,” dit-elle, lui souriant gentiment, “je te l’avais dit, je garde toujours mes promesses. Et, comme tu as oublié de me le demander, mon nom est Aingeal”. Ce jour-là, le coeur meurtri de Gadai se soigna, et l’on dit qu’il brilla littéralement. Le duo fut rapidement marié, et bien que certaines des capacités acquises dans sa jeunesse s’estompaient, ce qui restait de Gadai suffisait à nourrir les contes et légendes sur le couple, qui poussaient çà et là. Il y eut même un livre, Les Aventures de Gadai et Aingeal, l’un des tous premiers à être publié dans un monde encore en reconstruction. De nombreuses années plus tard, Gadai se surprenait encore à découvrir qu’Aingeal était bien plus que ce qu’elle pouvait paraître.
“Cela est bien dit”, dit l’ancien. “Laissez-moi maintenant, et retournez vous entraîner. Tous, sauf vous jeunes, à la tête cabossée. Nous allons travailler à autre chose. Et je peux vous dire que cela sera douloureux. Juste assez pour vous rappeler votre folie.” D’un sourire narquois, il ajouta, “Et tout comme femme… Je tiens mes promesses.”
Ainsi s’achève l’histoire des Luchorpáns.
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